L’arrivée à Louxor International Airport est rude, pour la simple raison qu’il est 2h30… du matin ! Une fois les formalités du visa et du contrôle des passeports accomplies, nous ressentons une petite envie pressante. Surprise – aux toilettes, quand nous nous retrouvons zboub en main (chacun le sien, bien entendu), un jeune passe derrière nous, déroule du PQ et nous le pose devant nous (pour essuyage dudit zboub, on présume). Rebelote quand on s’est lavé les mains : déroulage de PQ pour essuyage des mains. Et ensuite, sourire du jeune. Et, bien entendu, demande du premier bakchich de notre séjour – nous sommes arrivés depuis à peine une demi-heure ! Mieux vaut s’y habituer, de toute façon, nous disons-nous.
Les quatre guides qui nous accompagneront pendant toute la semaine nous accueillent devant l’aéroport. Un autocar nous amène au bateau, le Nile Azur, où des sandwichs et des boissons nous attendent. Puis, direction la cabine pour récupérer un tant soit peu. Mais la curiosité nous fait sauter du lit deux heures plus tard seulement : à l’arrivée, nous n’avons pas vu grand-chose de l’Égypte et du Nil, après tout. Nous montons au Pont supérieur en toute hâte – et le panorama nous récompense aussitôt de la nuit blanche que nous venons de passer. Les mots nous manquent pour décrire les sensations que cette première impression fait naître en nous. C’est tout bêtement – magique ! Nous y sommes ! En Égypte !
La lumière matinale est d’une beauté démente, la température déjà élevée sans nous assommer pour autant. C’est l’heure exquise où tout semble baigner dans cet or que tout l’argent du monde ne pourrait payer. La rive gauche de Louxor s’étale devant nous avec ses habitations en terre crue rouges, ses palmiers, mosquées et minarets et la chaîne de montagne au fond qui abrite la célèbre Vallée des Rois… Le Nil coule de façon léthargique en direction de la Méditerranée, les oiseaux survolent ses flots, et un petit bateau de pécheurs remonte lentement le cours d’eau à la rame. Nous avons l’impression d’assister au réveil de l’ancienne Thèbes, malgré tous les signes de modernité autour de nous, les antennes, paraboles, fils électriques ainsi que les autres bateaux de croisière devant et derrière le nôtre.
La semaine qui suit nous procurera encore d’innombrables autres surprises, bien sûr. Notre programme est chargé sans être surchargé, entre sites archéologiques, temples et visites d’ateliers d’artisans. Un seul article ne suffit pas pour parler de toutes les merveilles que nous découvrons pendant cette semaine ; nous allons donc nous concentrer ici sur la croisière proprement dite : la remontée du Nil jusqu’à Assouan, puis le retour à Louxor au bout de la semaine.
Le premier trajet nous amène de Louxor à Edfou, quelques 100 kilomètres plus au sud. Nous partons en pleine nuit. Du coup, le deuxième jour, nous nous levons encore à pas d’heure pour ne rien rater de notre croisière. La douce lumière mordorée qui nous accueille ne lasse pas de nous enchanter. Et un mot sur la vitesse de croisière : elle est superbement lente. Les rives de part et d’autre défilent de manière langoureuse, nous offrant au fil des minutes des vues spectaculaires, encore et encore. Tantôt c’est plat et vert, tantôt des montagnes rugueuses, nues et cramées, s’élèvent subitement pour disparaître à nouveau, peu de temps après. Nous voyons des petits villages, des hommes en jalabiya (djellabah égyptienne) travaillant dans leurs champs, des ânes, des chèvres, des gamins qui nagent dans la fleuve (et oui, tous les guides déconseillent fortement cet exercice, mais les gamins s’éclatent comme le font tous les gamins de par le monde)…
Après la visite du temple d’Edfou, nous continuons notre périple fluvial jusqu’à Assouan. Le panorama qui nous accompagne est sensiblement le même, mais loin de nous ennuyer, il fait toujours une aussi forte impression sur nous. Chaque petite île, chaque crique, chaque masure, quasiment chaque palmier fait l’objet de notre curiosité, sans parler des habitations troglodytes creusées dans certains rochers ou les vestiges de petits temples… Il fait excessivement chaud (on doit frôler les 40 degrés à l’ombre, quand même), mais une petite brise rafraîchissante ainsi qu’une petite bière nous font supporter ces températures plus facilement.
Assouan est un nouvel émerveillement. Nous amarrons (pas nous, mais les marins du bateau – heureusement pour le bateau, d’ailleurs) en face de l’île Éléphantine avec sa tour Mövenpick si reconnaissable. Assouan est très vivante – nous allons garder à jamais ce souvenir sonore très prégnant de la tombée de la nuit : une foultitude de muezzins qui se mettent à chanter en même temps pendant que des coups de klaxon retentissent un peu partout.
Ainsi s’achève la remontée du Nil ; la descente vers Louxor se déroulera de façon semblable, avec nous toujours fidèles au poste sur le pont. Ajoutons à cela les petites surprises quotidiennes des hommes de ménage, qui s’amusent à replier nos serviettes toujours d’une nouvelle manière ; la nourriture, très bonne dans l’ensemble ; la disponibilité et le sourire du personnel ; et surtout : l’énergie, la verve, la passion, la gentillesse, l’immense savoir d’égyptologue de notre guide Ramya ainsi que de ses collègues Mona, Nagla et Mina, et tous les ingrédients sont là pour nous faire passer d’excellents moments sur ce bateau.
The arrival at Luxor International Airport is tough, the simple reason being that it’s 2:30… AM! Once we’ve passed the visa formalities and passport controls, we feel an urgent need. And surprise—in the toilets, when we are relieving ourselves, willies in hand (each one his own willy, of course), a youngster creeps up behind us, unrolls several sheets of toilet paper and places them before us (for the wiping-off of said willies, we suppose). Same thing when we wash our hands: toilet paper is unrolled in our backs so that we’re able to wipe off our hands. And then, the youngster smiles. And, of course, asks us for the first baksheesh of our stay—and we’ve only been here for half an hour! Better we get used to it, anyway, we tell ourselves.
The four tour-guides who are going to stay with us for the whole week welcome us in front of the airport. A bus drives us to our boat, called “Nile Azur”, where sandwiches and soft drinks are awaiting us. Then, we proceed to our cabin in order to sleep a bit. But curiosity makes us hop out of our beds only two hours later: when we arrived in the dark, we didn’t see much of Egypt and the Nile, after all. We hurry upstairs to the Sundeck—and the view rewards us at once for the sleepless night we’ve just spent. Words fail us to describe what this first impression makes us feel inside. It’s just… magical! We’re here! In Egypt!
The morning light has an insane beauty, the temperature is already very warm without being sizzling, however. This is the exquisite hour when everything seems to be washed in that sort of gold all the money of the world couldn’t buy. The left bank of Luxor is spread out before us with is red mud-brick houses, palm-trees, mosques and minarets, and the mountain ridge in the distance where the famous Valley of the Kings lies… The Nile runs lethargically toward the Mediterranean, birds flying above its waters, and a small boat with fishermen is slowly rowed upstream. We get the impression to assist the awakening of ancient Thebes, despite all the signs of modernity around us, all the antennae, satellite dishes, electric wires as well as the other cruising boats moored before and behind ours.
The week that follows holds many more surprises in store for us, of course. Our schedule is full without being over-charged: archaeological sites, temples and local workshops. A single post is not sufficient to talk about all the splendid things we discover during that week; that’s why we’re going to write only about the cruise itself, our boat going upstream to Aswan, then back downstream to Luxor at the end of the week.
The first part of our cruise takes us from Luxor to Edfu, some 100 kilometres to the south. We leave Luxor in the middle of the night. That’s why the second morning we rise again very early so as not to miss a single moment of our trip. The softly golden morning light that welcomes us never gets boring. And let’s say a word or two about the speed of our craft: it is wonderfully slow. The banks to the left and to the right drift by almost languorously, offering us spectacular views each minute or so, again and again. Sometimes, everything is flat and green, sometimes rugged, nude and dried-out mountains rise suddenly, only to disappear soon after. We see small villages, men in jalabiyas working their fields, donkeys, goats, kids swimming in the river (yes, they do—all our guidebooks told us in rather strict terms not to venture in the Nile, but the kids enjoy themselves like any kid anywhere else in the world would do)…
After having visited the temple of Edfu, we continue our trip on the river until we reach Aswan. The views during this portion of the voyage are quite the same, but they never get boring, making still the same, strong impression upon us. Each little isle, each strip of the banks, almost each palm-tree makes us examine them with enthusiasm; and what can we say about the ancient dwellings cut into the rock or the remains of another odd little temple? It’s exceedingly hot (it must be approx. 40°C), but a nice and refreshing breeze as well as a cool beer help us to suffer these temperatures rather well.
Aswan is another enchantment for us. We moor (well, not the two of us, but the sailors—and a good thing that is, too, at least for the boat) across from Elephantine with its easily recognizable Mövenpick tower. And Aswan is very lively—we will forever keep the astonishing sound memory of the city at dusk: tens and tens of muezzins chanting at the same time while people are hooting all around.
That’s the end of our upstream-trip on the Nile. Going back downstream turns out quite similar, both of us again sitting on the Sundeck so as not to miss a minute. Let’s add the daily surprises the janitorial staff keeps in store for us (they love to fold our towels in several amazing shapes); the food, very nice on the whole; the smiles and readiness to help of the waiting staff; and above all: the energy, the verve, the passion, the niceness, the huge knowledge of our tour-guide Ramya as well as of her colleagues Mona, Nagla and Mina; all these things taken together make us enjoy ourselves immensely during the whole cruise.
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