Une âme de gondolieri ⎜ As if we were gondolieri

Le tour de Venise ⎜ Venise round-trip

Infos

Mise à part les taxis (plutôt très chers), seul Alilaguna fait l’aller-retour en bateau depuis et vers l’aéroport (ligne orange). ⎜ Except taxis (rather expensive), only Alilaguna allows you to go to Venice from the airport and vice versa (orange line)
Venezia Unica propose des Pass pour vaporetto + bus (plus des forfaits qui intègrent aussi certains sites touristiques). ⎜ Venezia Unica sells Passes for vaporetto + bus (and fixed rate tickets that even include several museums, churches etc.).
Pour descendre ou remonter le Canal Grande, il y a le choix entre 2 lignes de vaporetto, à savoir la 1 et la 2; opter plutôt pour la 2, qui a moins d’arrêts (mais ajuster le choix s’il y a trop d’affluence dans celle-ci). ⎜ To go up and/or down the Canal Grande, there are two vaporetto-lines: the #1-line and the #2-line; we recommend the #2-line, which has fewer stops (but you should adjust that choice if the #2-line is too crammed).
La ligne 5.2 fait en effet le tour extérieur de Venise; le mieux, c’est de l’emprunter à S. Zaccaria près de la place Saint-Marc ou sur le Dorsoduro; prévoir du temps parce que le trajet peut prendre plus d’une heure. ⎜ The #5.2-line allows you indeed to circumnavigate Venice; we recommend you board it at San Zaccaria near Piazza San Marco or at one of the stops on the Dorsoduro; take into account that the whole trip takes easily one hour at least.

Port de l’aéroport de Venise, quai n°13. La vaporetto qui doit nous conduire à Venise se balance sur les eaux de la lagune, que la brume matinale colorie en gris acier et marron épais. “Zissé ticket no good”, dit la dame devant nous de manière rugueuse quand nous lui montrons nos Pass. “Zissé foré bus, inné front of ze airport.” Sur ce, elle se retourne pour continuer sa conversation amicale avec le chauffeur du bateau.

Ça alors! C’est bête, vraiment bête. Nous avons déboursé un supplément de six euros chacun pour ce transfert, sans nous douter que nos Pass… ne serait pas valables, ici. Bien sûr que non, ils sont délivrés par le concurrent, ACTV, après tout. Nous nous regardons, indécis. Quoi faire? Retourner dans le long couloir qui relie l’aéroport à son port pour prendre le bus? Nous taper une heure de route via Mestre (pas vraiment joli-joli) et le Ponte della Libertà? Euh, non.

Nous nous pointons donc au guichet d’Alilaguna et achetons un aller simple pour Venise. Quinze boules par tête de pipe. Le prix de notre bêtise. Le prochain bateau doit partir dans vingt minutes, mais pour une fois, on a du bol: quai n°13, notre dame rugueuse est toujours en train de raconter au même chauffeur comment vont son mari, la mamma, la nonna, la zia, les enfants et le chien. Nous nous installons parmi un essaim d’Espagnols, le bateau part en dansant sur les vagues, et la brume nous avale comme un mystère suranné. De temps en temps, des choses sortent du voile gris qui nous entoure, d’abord des plots de bois bouffés par le sel et l’eau, puis des îlots, puis Murano, S. Michele, et enfin, au loin, comme un mirage… la Sérénissime.

Le soleil se lève et chasse les vapeurs du matin quand nous attendons devant la gare Santa Lucia. Le Canal Grande devant nous est un foutoir étonnamment bien organisé où se croisent des vaporetti, des gondoles, des bateaux-taxis luxueux et étincelants, des bateaux individuels et des barques avec victuailles, matériaux de construction et déchets. L’arrêt du vaporetto, en fait un ponton sur l’eau, tangue sous nos pieds.

Autour de nous, des mamans font patienter leurs bambinis, des signori lisent leur Gazzetino ou leur Gazzetta dello Sport, des mamies en vêtements élégants tiennent des paniers en osier sous leur bras, révélant qu’elles se rendent au marché du Rialto pour faire leurs emplettes. Le vaporetto n°2 arrive, une jeune employée l’amarre au ponton, ouvre la grille qui sécurise l’accès, puis s’époumone: “Ferrovia ! Ferrovia!” Ses R claquent comme des roulements de tambour.

Nous devons attendre qu’une incroyable foultitude de gens avec une foultitude de valises descendent. Ben oui, certains aiment voyager léger… Puis, on monte. Nous trouvons deux sièges libres, à l’arrière du bateau, des sièges situés à l’extérieur. Un cadeau du destin. On y est assis presque au raz de l’eau, le moteur vrombit, on pointe le pif en direction du vent et profite des façades des palazzi, églises, monuments et musées qui défilent lentement. Tout a un air d’improbable, un goût de décadence exquise, de douce et belle décrépitude.

Début d’après-midi. Il fait chaud, nous sommes en mode digestion et parcourons sans nous presser quelques ruelles étroites. À la station Zattere, nous tombons d’accord qu’un petit périple en bateau nous ferait le plus grand bien. Nous embarquons sur la ligne n°5.2, qui offre le tour de Venise sûrement le moins fatiguant.

Le vaporetto se met en marche, nous remontons vers S. Basilio, la Giudecca s’étale à notre gauche, la rive sud du Dorsoduro à notre droite. Nous savons que nous en avons pour plus d’une heure, halte au Lido comprise, avant de rejoindre S. Marco. Des mouettes nous chantent une version très personnelle du célèbre “O sole mio!” avec leurs voix rauques, les vaguelettes lèchent notre bateau, le soleil nous caresse la peau. Le bonheur à la vénitienne. A priori, seuls les gondolieri l’approchent encore de plus près.

Venice airport, harbour, platform #13. The vaporetto meant to bring us to Venice is swaying on the lagoon water, that the morning mists colour in steel grey and thick brown. “Zisse ticket no good”, the lady in front of us tells us rather coarsely when we show her our Passes. “Zisse fore bus, inne front of ze airport.” Abruptly, she turns away from us and continues to chat with the boat driver.

Darn! That’s dump, really dumb. We’ve paid a supplementary six euros each for this transfer, without imagining that our Passes… wouldn’t be valid here. Of course they aren’t—they’ve been issued by the competitor company ACTV, after all. We look at each other, undecided. What shall we do? Stumble back through the long corridor that links the airport to its harbour in order to catch our bus? Be driven around for an hour via ugly Mestre and the Ponte della Libertà? Uhm, no.

Therefore we walk over to the Alilaguna counter and purchase two simple tickets for Venice. Costs us fifteen euros each. The price of our dumbness. The next boat is supposed to leave in twenty minutes, but for once we’re lucky: at platform #13 our lady of the coarse manners is still telling the same boat driver stories about her husband, the mamma, the nonna, the zia, the kids and the dog. We find a place in the middle of a swarm of Spaniards, then the boat leaves the platform, dances on the waves, and the mists swallow us like an old-fashioned mystery. From time to time things stick out of the grey veil that surrounds us, first the wooden blocks, eaten by salt and water, then some islets, then Murano, San Michele, and finally, like a mirage… the skyline of la Serenissima.

The sun gets out and chases the morning vapours while we’re waiting in front of the Santa Lucia railway station. The Canal Grande is a surprisingly well organized chaos where vaporetti pass gondolas, gleaming luxury taxi-boats, smaller crafts and larger boats shipping any kind of goods one can imagine, food, construction material, even waste. The vaporetto stop, which is in fact a floating landing stage, lurches under our feet.

Around us mums are trying to keep their bambini calm, some signori are reading the Gazzetino or the Gazzetta dello Sport; elegantly dressed old ladies are holding wicker baskets, revealing thus that they’re headed for the Rialto market to do their shopping. Vaporetto #2 arrives, a young employee moors it alongside the landing stage, opens the security railings, then shouts, “Ferrovia! Ferrovia!” Her Rs crack like drum rolls.

We have to wait for a huge crowd with tons of luggage to step off the boat. Apparently, some people love to travel lightly… Then, we get on the boat. We find two seats outside, at the rear of the vaporetto. An unwarranted gift of destiny. We sit almost as low as the water around us, the machine roars, we hold our noses into the wind and enjoy the façades of the palazzi, churches, monuments, and museums that slowly pass by. Everything looks improbable, with that slight taste of exquisite decadence, of sweet and beautiful decay.

Early afternoon. It’s hot, we’ve switched into digestion mode and walk down some narrow lanes without hurry. At the Zattere station, we agree that a little boat expedition would do us good. We board the #5.2 line, which is certainly the least exhausting way to see a maximum of Venetian scenery.

The vaporetto leaves the landing stage, we drive towards San Basilio, the Giudecca isle is spread out to our left, the southern banks of the Dorsoduro to our right. We know that our trip will take more than an hour, including a stop at the Lido, before we will get back to San Marco. Seagulls are singing a very personal rendering of the famous “O sole mio!” with their coarse voices; small wavelets lick the hull of our boat; the sun is caressing our skin. Happiness, Venetian-style. Right now, we guess only the gondolieri come closer to it.

Photos du tour de Venise en vaporetto ⎜ Photos of our vaporetto-round-trip

2 commentaires sur “Une âme de gondolieri ⎜ As if we were gondolieri”

  1. Long time reader, first time commenter — so, thought I’d drop
    a comment.. — and at the same time ask for a
    favor.

    Your wordpress site is very simplistic – hope you don’t mind
    me asking what theme you’re using? (and don’t mind if I steal it?

    :P)

    I just launched my small businesses site –also built in wordpress like
    yours– but the theme slows (!) the site down quite a bit.

    In case you have a minute, you can find it by searching for “royal cbd” on Google (would appreciate
    any feedback)

    Keep up the good work– and take care of yourself during the coronavirus scare!

    ~Justin

    1. Dear Justin, glad you like the design. Of course, you can use the theme, it’s a public one after all, called Neve. It has great potential for anyone having some knowledge of how to build WordPress sites. We added Elementor, which is quite helpful, as well as a widget allowing to highlight the latest posts of any given category. The rest is, well, our graphic designer’s sensibility and eye for detail 🙂 Don”t hesitate to come back and comment, we’re always happy so see people appreciate our efforts.

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